“ Mentez, mentez, il en
restera toujours quelque chose ”
Encore un documentaire accablant contre la multinationale du produit chimique convertie subitement en empire des « sciences de la vie »…
Après « Main basse sur les gènes » et « The Corporation » deux documentaires encensés, produits par d’autres auteurs, voici « Le monde selon Monsanto » de Marie-Monique Robin, journaliste et réalisatrice de nombreux documentaires couronnés par une vingtaine de prix internationaux.
Bref, on ne parle pas de petite presse à sensation…
Pourquoi encore Monsanto?
D’abord parce que Monsanto, c’est 90% de l’industrie des
semences OGM dans le monde.
Pourquoi un tel acharnement contre une seule compagnie qui fait
campagne sur l’idée de l’amélioration durable de l’agriculture
pour régler la faim dans le monde? Parce que c’est une
supercherie.
En effet, au-delà des belles promesses, l’imposition
systématique des OGM vise surtout 2 objectifs :
- Vendre plus de l’herbicide compatible (Round up). : 70% de
tous les OGM de Monsanto on comme seule vertu de rendre la
plante résistante à cet herbicide qui tue tout végétal non
modifié.
- S’approprier le cycle de la vie que la nature offre
gratuitement en abusant du principe de propriété intellectuelle
et du système des brevets : l’autre 30% a simplement été modifié
pour contenir un insecticide. Ultimement, l’objectif, c’est le
brevet …
Voici quelques principes que soulève à notre avis le
documentaire de Mme Robin.
Le principe de responsabilité civile :
Il y a responsabilité civile, donc possibilité d’obtenir
dédommagement lorsqu’il y a une faute dont une des parties est
la cause et que cette faute crée des dommages. La responsabilité
de dommages irréparables à l’échelle de centaines de milliers de
victimes a été imputée à Monsanto par les tribunaux à plusieurs
reprises.
Le principe criminel de fraude :
Il y a fraude lorsque qu’une personne (ou une compagnie) obtient
un avantage par l’utilisation d’une tromperie ou d’un faux
semblant. Monsanto a été condamnée plus d’une fois pour
publicité mensongère. D’ailleurs, cette attitude semble
représentative de l’ensemble de sa relation à la société.
Le principe des portes tournantes :
C’est comme cela qu’on nomme les transfuges entre une société
privée et une autorité publique pour fin d’influence des
décisions de la société publique. Le documentaire de Mme Robin
prouve que Monsanto est le maître incontesté des cette pratique,
avec moult cas à l’appui.
Le principe d’équivalence en substance :
C’est l’arnaque intellectuelle mise de l’avant par le la FDA
pour justifier l’absence de contrôle particulier à l’égard des
OGM contrairement à toute autre modification ou ajout
alimentaire et tout produit pharmaceutique. Ce principe pose
qu’un organisme modifié génétiquement n’a pas été
substantiellement modifié… un OGM, c’est pareil… Donc pas
question de réglementer d’avantage.
Or ce principe a été introduit dans les textes de la FDA par
Michael Taylor, le « Big boss » de cette réglementation. Roi des
portes tournantes, il avait été l’avocat de Monsanto qui l’avait
placé à la FDA pour l’occasion…
Le principe démocratique du libre arbitre :
La démocratie tente de sauvegarder la liberté de choix pour les
individus tout en fixant des règles communes pour le bien du
plus grand nombre. Ce principe a été trahit par les autorités
américaines et canadiennes sur toute la ligne dans le dossier
des OGM.
On a permis à des intérêts privés de mettre en péril la santé du
plus grand nombre avec des technologies approuvées sans
vérification sérieuses. On a aussi confisqué au peuple son droit
de choisir librement en pleine connaissance de cause, de deux
façons; on ne l’a pas informé de ce qu’était vraiment les OGM
et. jusqu’à aujourd’hui, on a rejeté sa demande claire d’un
étiquetage qui lui donnerait la possibilité de choisir.
Le principe de la confiance :
C’est une vielle chose oubliée. Lorsqu’on constate que le
battage publicitaire fallacieux de centaines de millions de
dollars, la falsification de la science et la manipulation des
institutions démocratiques font rage, on n’a de choix que de
donner raison à Voltaire puisque rien ne change:
“ Mentez, mentez, il en restera toujours quelque chose ”.
Youri Pinard
St-Roch-de-Richelieu
25 juin 2008 |
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