Conceptions non matérialistes du monde: DANGER!
Il y a environ deux ans un groupe
de scientifiques publiait dans un grand quotidien
français un manifeste intitulé "Pour une science sans a
priori" (édition du Monde 23.02.06)
Ce groupe de scientifiques a dénoncé les confusions,
effectuées "volontairement ou non", mais toujours
regrettables, entre les positions philosophiques des
"créationnistes" et celles d'autres penseurs non
nécessairement "matérialistes".
Mais au-delà de cette confusion spécifique, le manifeste
soulève plusieurs points qui, en Occident, restent éminemment
d'actualité quant aux relations entre science et
philosophie.
- Les scientifiques "qui affirment, a posteriori que les
découvertes scientifiques récentes donnent droit de
cité, sans les prouver, aux conceptions non
matérialistes du monde", sont systématiquement
discrédités.
- Les scientifiques qui veulent débattre des
"implications philosophiques et métaphysiques des
découvertes scientifiques" sont accusés "de se livrer à
des "intrusions spiritualistes en science",
- Cette accusation ne s'applique pas envers tous les
scientifiques voulant débattre de ces mêmes
implications. Les mêmes accusateurs "n'accusent
nullement un Richard Dawkins, par exemple d'intrusion
matérialiste en science".
- Le "matérialisme méthodologique est à la base de la
méthode utilisée dans la plupart des disciplines
scientifiques"
- La science "se doit d'être la plus ouverte possible
(entre autres ouverte à la
question du sens) et ne doit pas se refermer autour d'un
rationalisme
borné caractéristique du scientisme"
- Le libre et légitime débat quant aux "implications
philosophiques et métaphysiques des découvertes
scientifiques" doit être porté "sur la place publique"
de "façon ouverte et rigoureuse".
- Il est important; - d'éviter "les confusions et les
amalgames" regrettables; - de "s'intéresser au débat en
cours sur les implications philosophiques et
métaphysiques des découvertes scientifiques effectuées
au cours du XXe siècle; - et enfin (de) respecter tous les
acteurs de ce débat pour autant qu'ils se basent sur des
faits admis par l'ensemble de la communauté
scientifique.
-Charles Goyette
