Éducation et société...

Et si Platon s’en mêlait?

 

Comme les anciens Égyptiens, les Grecs reconnaissaient une communauté de lois entre l’Univers et l’Homme. Observant un ordre et une harmonie dans l’Univers, ils cherchaient les formules de l’harmonie intérieure et sociale pour l’Homme. Comme les forces d’ordre et de chaos existent dans l’Univers, elles existent aussi en l’humain qui doit apprendre à les reconnaître et à les conduire, s’il veut être vraiment libre.

Ainsi, pour Platon, les lois fondamentales de la justice sont gravées dans le cœur de l’homme comme dans le ciel étoilé. Tout l’art de la transmission consistaient à faire surgir en l’autre la capacité de reconnaître ces lois intimement, en son fort intérieur, au-delà des opinions changeantes influencées par les sens… Faire surgir le meilleur de chacun…

Trop souvent, nous percevons l’éducation comme le fait de déverser de l’information depuis un cerveau plein vers un cerveau vide… Socialement, cette vision donne lieu à une surmultiplication de connaissances souvent stériles.

Pire encore, on conçoit parfois l’éducation comme une série de contraintes à imposer à l’enfant, ou au citoyen dont il faut policer les comportements à n’importe quel prix… Cette vision contribue à bâtir un ordre social maintenu par la coercition et la répression. Plus de policiers, des peines plus sévères, pour les plus jeunes, plus de prisons, etc…

Heureusement, notre culture tente la «sensibilisation» comme autre moyen de réformer les comportements «vicieux». Photo de poumons pourris sur les paquets de cigarettes, propagande anti-alcool et anti-vitesse frisant la cruauté mentale, rapports d’experts sur les méfaits de la malbouffe… Encore là, on se concentre sur de défaut pour le combattre.

Selon Platon, la meilleure façon de former des citoyens libres, responsables et justes, est de leur apprendre dès le plus jeune âge à identifier, à reconnaître et à aimer ce qu’il y a de bon, de juste et de beau en eux-mêmes. C’est l’amour de la sagesse, le premier sens de la philosophie…

L’interdiction, n’a rien d’inspirant, elle est un mal nécessaire, pas un moyen d’éducation. L’information n’est pas une formation, elle est une collection de donnée utiles, facile à transmettre et facile à oublier…

Ce dont nos institutions politiques, nos écoles, nos citoyens, nos entreprises, ont tellement besoin à présent, c’est de formation philosophique personnelle. Bref, faire surgir le meilleur de chacun.

C’est en effet ce qui permet de mettre un peu d’ordre entre nos désirs et nos idéaux, de travailler ensemble, d’être curieux et ouvert à la diversité, de savoir s’affirmer sans dominer. Pour l’être libre qui se connaît lui-même et se maîtrise, la coercition devient inutile et la construction d’un ordre social basé sur la justice devient un idéal politique atteignable.
 

http://www.worldphilosophyday.ca/2007/3_journee2007

_f/PhiloDay_nov25_Montreal.html

 

-Denis Bricnet

 


 

23 novembre 2007

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