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Les semences de type OGM ont été
rapidement introduites dans l’agriculture depuis une
quinzaine d’années. Elles sont, à plus d’un chapitre,
très avantageuses pour le développement économique des
entreprises qui en détiennent la propriété
intellectuelle. Elles comportent aussi certaines
caractéristiques utiles, du moins à court terme, pour
les agriculteurs.
Lors des phases préliminaires à l’introduction des
semences OGM, des études (la plupart menées par les
fabricants d’OGM) ont été faites pour mesurer leur
impact sur l’environnement. Les études ont alors conclu
qu’il n’y avait pas d’effet négatif sur l’environnement.
Toutefois selon une analyse d’un professeur de
l’Université de l’Indiana publiée en 2007, les études
d’impact étaient loin de tenir compte de toutes les
implications des changements génétiques qu’on a
appliqués aux semences.
On apprend ainsi que le populaire maïs Bt nuit à la
croissance des trichoptères, de petits insectes
aquatiques qui se nourrissent de maïs. Le maïs Bt
ralenti de moitié la croissance des trichoptères. Or ces
insectes sont une source de nourriture pour des animaux
plus évolués, comme les poissons et les amphibiens.
C’est donc tout l’écosystème qui est affecté.
L’on ne fait que commencer à percevoir les effets des
modifications génétiques des plantes et des animaux. Le
cas des trichoptères nous rappelle ce vieil enseignement
que « tout est relié », que les multiples formes de vie
sur Terre sont comme une trame d’interconnexions
infiniment complexes. Quand on tire sur un fil de la
trame, c’est nécessairement tout l’ensemble qui est
affecté.
Il semble bien que même si les possibilités
technologiques existent, il est souhaitable d’user de
discernement et de rétention dans l’introduction de
changements drastiques à l’agriculture. La science et
ceux qui la pratique devraient être au service de la Vie
et non au service de considérations économiques à court
terme.
-Denis Bricnet |