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Toutes les grandes corporations
doivent aujourd’hui arborer leur
valeurs sur leurs site web.
C’est une question d’image. Ce
pourrait être une question de
gouvernance, mais il y a loin de
la coupe aux lèvres. Encore
aujourd’hui, on a l’impression que
les PDG des grandes
organisations arborent
systématiquement un sourire de
Ronald Mac Donald lorsqu’il est
question de valeurs.
Souvenons-nous de ce dirigeant
d’une multinationale que l’on
voit dans le documentaire « The
Corporation ». Il tournait une
vidéo exprimant les valeurs et
symboles de l’entreprise. Il
évoquait l’image de l’aigle :
noblesse, force, élévation ,
avec un regard pénétrant etc… À
la fin, ignorant que la camera
tourne toujours, il se lève en
échappant : « Ok guys, enough
bull shit. »
Tout est là. Les entreprises ont
besoin des valeurs mais ne le
savent pas encore. Elles se
plient à la pression de la
population qui demande un peu
plus d’éthique, mais n’y croient
pas encore.
Les quelques efforts sincères
sont encore immatures. On
confond valeurs et déontologie.
Une valeur n’est pas une simple
règle de comportement. Selon
René Villemure, fondateur de
l’Institue Québécois d’Éthique
Appliquée, « Les vraies valeurs
ne sont pas un moyen d’Atteindre
un but, mais le but lui-même.
Une valeur ne doit pas répondre
au « comment », mais au «
pourquoi ».1
Un nouveau terme d’allure
comptable fait son apparition :
le « Retour sur Valeur ». Mais
tant que les entreprise
continueront de percevoir
strictement l’humain comme un
actionnaire ou un consommateur,
elles auront de la difficulté à
trouver un véritable intérêt
dans les valeurs.
Il y a un obstacle de taille :
Un être humain doit vivre avec
les conséquences de ses actions
et de ses paroles. Une
corporation peut vendre son nom
ou faire faillite pour
réapparaître sous un autre nom
le jour même, libérée de toute
obligation, responsabilité,
scrupule…
Le critère de la vérité est
toujours le rendement pour
l’actionnaire ou les dirigeants.
Tous deux des humains qui ont
des familles et vivent dans une
société. Mais en tant
qu’actionnaire ou PDG, ils sont
des abstractions déshumanisées.
La preuve, l’actionnaire, sans
le savoir, c’est souvent vous et
moi …
1À
quoi servent les valeurs?
Revue Les
affaires, 1er avril 2009, cité
par Kathy Noël.
-Youri Pinard
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