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La grève de la faim de Jacques
Diouf aura laissé les chefs des pays riches indifférents.
En effet, le directeur général de l'Organisation des
Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture
(FAO), Jacques Diouf, avait posé ce geste symbolique de
24 heures pour attirer l’attention des chefs d’état.
Or, aucun des chefs d’État du G8 ne s’est présenté au
Sommet et la
plupart des chefs des pays riches brillaient par leur
absence.
Toutes les six secondes, un enfant meurt de faim ou
d’une maladie apparentée, selon la FAO.
"Nous disposons des moyens techniques et des ressources
pour éliminer la faim dans le monde. C'est donc
désormais une question de volonté politique, [une
volonté qui] est influencée par l'opinion publique",
affirme Jacques Diouf.
Tant que les chefs d’état se feront représenter dans ce
genre de sommet par leurs ministres de l’agriculture,
les débats resteront strictement techniques alors qu’il
s’agit d’un problème de destinée humaine.
Aujourd’hui, la journaliste de Radio Canada,
Pauline Vanasse a joint Olivier de Schutter, le
rapporteur spécial de l'ONU pour le droit à
l'alimentation, pour dresser un bilan de cette rencontre
consacrée à la gestion des crises alimentaires.
Voici en gros ce
qu’il en ressort :
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Aucun engagement
nouveau ni avancement sur les engagements
précédents. Un sentiment d’échec domine la plupart
des observateurs.
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La production de
bio carburant au détriment de l’alimentation demeure
un sujet tabou.
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On ne parle pas
assez du rôle des multinationales de l’alimentation
dans les crises alimentaires.
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Toutes les
conditions sont réunies pour l’apparition d’une
nouvelle crise alimentaire qui touchera plus
directement les pays pauvres.
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La terre
appartient de plus en plus à des intérêts privés.
Son exploitation en monoculture vise surtout
l’exportation vers les pays riches (café, coton,
cacao, etc.). Alors que les pays pauvres ont négligé
les productions destinées à nourrir leur population
(sorgo, millet, manioc, etc.)
Une question demeure.
Et cette question fondamentale s’impose au philosophe
lorsqu’il se penche sur plusieurs problèmes de notre
époque, que ce soit l’eau, l’alimentation, l’éducation,
la justice sociale, etc.
Lorsqu’il est question de bâtir un monde meilleur,
pouvons-nous encore, au 21ème siècle, espérer quoi que
ce soit des lois du marché et de ceux qui s’accommodent
bien du statu quo? En d’autres mots, pouvons-nous
vraiment bâtir un monde nouveau avec des matériaux
idéologiques périmés?
-Youri Pinard
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