Le rêve de l'éternel Boxing Day...

 


 
 

 

 

Le 26 novembre 2008, un homme de 34 ans a fait face à un destin tragique qui mérite qu’un an plus tard on prenne une minute de réflexion en sa mémoire.

Rest in peace, héros de l’absurde…

L’histoire se résume comme suit :

Un employé de Wal Mart a été piétiné à mort par une foule assoiffée d’aubaines à l’ouverture d’un magasin pour le Black Friday, la traditionnelle journée de solde qui suit Thanksgiving aux États-Unis.

La foule aurait littéralement enfoncé la porte juste au moment ou l’employé allait l’ouvrir. Les employés qui ont tenté de lui porter secours ont eux aussi été mis à mal. On a rapporté 4 autres blessés dont une femme enceinte de 28 ans.

Comme c’était la faute de tout le monde, personne ne se sentait coupable et l’orgie de magasinage a pu durer jusqu’à ce que la police ferme le magasin. Personne, individuellement, n’était prêt à tuer pour un GPS à 97$, mais ensemble, ils l’ont fait. Faut-il y voir un signe de l’aliénation des masses?

Cette année, les médias nous informent qu’il y a eu encore plus de monde à se bousculer dans les grandes surfaces lors du Black Friday. C’est structurel, notre société massifiée rêve d’un Boxing Day perpétuel.

Face à ces événements, chacun est horrifié et se dit qu’il n’aurait jamais pu prendre part à cette ruée avide aux bas prix. Mais force est de constater que nous vivons l’époque de l’homme-masse et qu’il est difficile de s’en extraire.

Ces événements de folie collective sont des symptômes, des caricatures évocatrices d’un mal être plus diffus. Combien d’autres occasions bien plus insidieuses, politiquement correctes et plus propres avons-nous de faire partie de la masse?

La masse n’a pas de sens, pas de conscience. Elle n’a que des désirs. Elle est la somme exacerbée de tous nos égoïsmes. La masse nivelle par le bas.

Est-il possible de penser une collectivité élevante? Une collectivité qui donne à chacun le désir puissant de donner le meilleur de soi? C’est possible avec un Idéal élevé.

Dans une société qui n’a pas d’idéal transcendant, chaque fois qu’on attend de voir comment les autres vont se comporter avant de prendre parti, chaque fois qu’on va vers où souffle le vent, chaque fois qu’on se sent à l’aise parce qu’on est normal, on risque l’abrutissement.

Et vous, jusqu’ou iriez-vous pour économiser un dollar?

-Youri Pinard

   

2 décembre 2009

IMPRIMER Nouvelle de société Nouvelle à la Une

© Nouvelle Acropole Canada