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Récemment madame Marie
Bernard-Meunier, qui fut ambassadrice du Canada à
l’UNESCO, aux Pays-Bas et en Allemagne, s'interrogeait
sur la santé des valeurs; " Dans cet univers un rien
désespérant, reste-t-il encore des points de repère
valables ? Des valeurs sûres ? "
Les temps présents ne sont ni simples, ni calmes, ni
"cool". Dans un moment historique pour le moins
tumultueux, la "discrétion", pour ne pas dire l'absence,
des repères valables et des valeurs sûres n'est pas à
prendre à la légère.
En une simple phrase la diplomate pointe du doigt un
symptôme du malaise courant "Si on peut tout plaider et
son contraire, à quoi peut-on encore se raccrocher ?"
Ce qui semblait valide hier est aujourd'hui décrié comme
invalide; ce qui est décrit aujourd'hui comme
extraordinaire sera banalisé dans les jours qui suivent.
Cette fâcheuse manière de "verser" pour "controverser"
n'épargne même pas la science; telle étude scientifique
prouvant le bienfait ou la nuisance de quelques produits ou
comportements trouve immédiatement une autre étude
prouvant l'inverse… selon, évidemment, ce que les médias
rapportent.
Dans cette situation regrettable de confusion et
d'incertitude des points de repère et des valeurs, c'est
l'indifférence qui gagne du terrain en contaminant la
tête et en s'infiltrant dans les cœurs.
À ce sujet madame Marie Bernard-Meunier écrivait que;
"Tant qu’on n’aura pas perdu notre capacité
d’indignation, on n’aura pas tout perdu. Il faut
continuer à opposer l’optimisme de la volonté au
pessimisme de la raison. Persister à croire qu’on peut
changer la vie tout en sachant qu’il ne sert à rien de
s’emporter contre les faits puisque cela les laisse
parfaitement indifférents"
("La fin des certitudes". La Presse -17 décembre 2007)
Denis Bricnet
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