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L'idéal qui fonde
l'existence de "l'Union Mondiale pour la Nature"
(UICN) et
justifie son action est la conservation de "l'intégrité
et de la diversité de la nature".
C'est là une double reconnaissance: la nature est à la
fois une et multiple. Elle n'est pas la simple somme de
beaucoup de choses, comme un tas de cailloux. Le
dénombrement des éléments qui constituent la nature ne
suffit pas à rendre compte de son unité.
Sauvegarder la nature implique donc de la connaître
comme une intégralité. Cette connaissance exige une
méthode et des moyens qui la rendent possible. Sinon cet
idéal ne restera qu'un doux rêve. En toute logique la
méthode et les moyens qui procurent une connaissance par
la division, la séparation, n'est pas adaptée.
La dimension éthique que promeut l'UICN est l'équité et
la durabilité sur le plan écologique en tout ce qui se
rapporte à l'utilisation des ressources naturelles.
L'équité est une "vertu de celui qui possède un sens
naturel de la justice"; c'est une disposition
intérieure. Ce n'est pas un calcul cérébral de partage
d'un nombre de cailloux en petits tas égaux. C'est un
pouvoir intérieur.
Comme tout pouvoir intérieur, il s'éveille et se cultive
par un mode de vie qui lui est adapté. En toute logique,
vivre exclusivement à l'extérieur de soi-même n'est pas
un mode de vie adapté.
La durabilité exige une conscience de la durée, une
vision lucide reliant le passé et l'avenir et les
conjuguant au présent. La seule conscience de
l'immédiat, de "l'ici même" et du "tout de suite", n'est
pas adaptée à la qualité nécessaire visée.
-Thérèse Martin |